Les vestiges du château de La Barthe-de-Neste
Le Château de La Barthe-de-Neste : un monument riche en histoire
Perché sur un promontoire rocheux dominant la vallée de la Neste, le château de La Barthe se dresse fièrement comme un témoin silencieux de l’histoire mouvementée de la région. Sa silhouette imposante, bien qu’aujourd’hui réduite à des vestiges, évoque un passé glorieux marqué par la bravoure des vicomtes de La Barthe et les tumultes des guerres de religion.
Histoire tumultueuse d'un château médiéval
Chronologie du château
XIe siècle
La construction du château débute sous l’impulsion de Mansion Auriol, 3ème vicomte de La Barthe, et s’achève sous le règne de son petit-fils Sanche 1er Auriol. Ce dernier, figure importante de la région, contribue également à l’édification du château de Valcabrère situé à Montréjeau.
XIIe – XIVe siècles
Les vicomtes de La Barthe font de cet édifice leur résidence principale, mais s’en désintéressent peu à peu au profit de Valcabrère. En 1330, le château de La Barthe est complètement abandonné. La vicomté de La Barthe disparaît par la suite en 1398 avec le décès de Jean La Barthe, sans descendance. Elle devient alors une baronnie. Peu à peu le château déserté devient le repaire de bandits qui rançonnent la population en 1373.
XVème siècle
En 1475, le château entre dans le giron du royaume de France lorsque les Quatre Vallées font allégeance à Louis XI. L’édifice devient alors un château royal, et le roi de France s’attribue le titre baron de Labarthe.
XVIème siècle
Durant les guerres de religion, le château, toujours à l’abandon, sert de refuge aux Ligueurs de La Sainte Union, un groupe de catholiques français opposés à Henri IV et au protestantisme. Sur ordre de ce dernier, le château est rasé en 1593 à « hauteur d’infamie » – c’est-à-dire au niveau du pont-levis – pour punir les actes de brigandage et marquer l’infamie des lieux.
XVIIe – XVIIIe siècles
En 1715, Louis XIV cède les ruines du château à Louis de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan, duc d’Antin et fils légitime de la marquise de Montespan, qui n’est autre alors que la favorite du Roi. Au décès du duc d’Antin en 1736, le château et le titre de baron revient au duc d’Uzes, son héritier. A la mort de ce dernier, le château est vendu.
Le 14 janvier 1759, Pierre de Lassus acquiert la terre et la baronnie de La Barthe, et le château devient la propriété de la famille. Le château, partiellement reconstruit, sert de prison puis redevient un repaire de brigands en 1624.
Vestiges d'un passé glorieux
Malgré les destructions et les siècles d’abandon, le château de La Barthe-de-Neste conserve des vestiges impressionnants qui témoignent de sa grandeur passée :
- Des pierres roulées par les eaux de la Neste, éléments de construction caractéristiques du château.
- Un donjon imposant, d’une hauteur originelle de plus de 50 mètres, large de 9,66 mètres et d’une épaisseur de 1,50 mètre à la base.
- Une porte d’entrée perchée à 8 mètres du sol, accessible uniquement par une échelle.
- Un fossé de 208 mètres de long, 3 mètres de large et 4 mètres de profondeur.
Les vicomtes de La Barthe : acteurs de l'histoire locale
Grâce à des alliances stratégiques conclues dès la fin du XIIe siècle, les vicomtes d’Aure et de La Barthe se lièrent aux familles nobles du Magnoac et de la Barousse. Ces unions donnèrent naissance à un territoire unifié englobant quatre vallées, connu sous le nom de “Quatre Vallées” et qui perdura jusqu’à la Révolution française.Bernard de La Barthe, frère cadet du 12ème vicomte, rédige en 1300 une véritable charte démocratique s’intitulant “Statuts, coutumes et privilèges Daure, Magnoac, Neste et Barousse”. Ces privilèges seront alors confirmés plus d’un siècle et demi plus tard lorsque le territoire des Quatre Vallées firent allégeance au Roi de France.
Bernard entra en 1316 au monastère, et usa de son influence afin de permettre aux moines cisterciens de Campan de s’implanter au bord de l’Arros, où ils construisirent alors l’abbaye de l’Escaladieu.