Un petit village au fond d’un vallon verdoyant et une source thermale connue depuis l’antiquité …

Les Thermes de Capvern Les Bains sont un lieu chargé d’histoire, car la tradition thermale remonte à l’antiquité !

Plusieurs hypothèses sont avancées au fil du temps, mais on pense que Capvern doit son nom aux collines boisées du Piémont pyrénéen, Caput Bernum signifie « La tête couverte d’aulnes », l’aulne étant un arbre qui pousse au bord de l’eau. Le village est ainsi anciennement appelé « Capbern », avant de devenir le Capvern que nous connaissons. Mais attention, aujourd’hui si vous êtes du coin, vous prononcez « Cavèr », ça ne s’invente pas !

Capvern les Bains est situé à 475 mètres d’altitude, dans un vallon préservé et véritable écrin de verdure. Il semble que les Romains y aient découvert les sources et commencé à les utiliser à des fins thérapeutiques. Le coin a dû leur plaire, car on y trouve des vestiges dans toute la contrée, ainsi que la « Voie romaine », ancienne voie qui reliait sans doute le plateau aux sources thermales, et la croisée de voies pré-romaines, la fameuse Ténarèze reliant Bordeaux et les Pyrénées Centrales, et la voie Toulouse/Dax.
Au Moyen-âge et même à l’époque Moderne, il ne faisait pas bon flâner dans les bois et par les chemins de Capvern, car ils étaient alors connus pour être un repaire de sorcières et de brigands !
Les temps deviennent plus tranquilles et c’est au cours du XIXe siècle que les Thermes deviennent très populaires en raison de leurs propriétés curatives. La station attire alors des visiteurs de toute l’Europe qui venaient chercher soulagement et guérison.
D’abord une modeste « Maison des Bains » – les curistes sont d’ailleurs appelés à l’époque des « baigneurs » – puis, dans la seconde moitié du XIXeme siècle, des infrastructures sont construites pour accueillir les visiteurs, notamment des hôtels, le Casino et des bâtiments de traitement. Le très bel établissement thermal de la Hount Caoute que nous connaissons aujourd’hui date des années 1870-1880. Le casino ouvre en 1888 ; comédies, orchestres, soirées à thème, salle d’armes, promenades, les distractions ne manquent pas. A la Belle-époque et pendant l’entre-deux-guerres, de belles villas, hôtels et commerces qui y sont également aménagés.

Le premier slogan de la station, lancé en 1875, est imparable :
« Si ta vessie est menacée, Capvern sera la panacée » !

A noter, les sources de Capvern les Bains ont permis de soigner un grand nombre de célébrités : Le Maréchal de Lattre de Tassigny, Fernandel, Georges Brassens, Mady Mesplet, Mylène Demongeot…

Les eaux bienfaitrices de Capvern

La source de la “Hount Caoute” (en patois d’ici, ou la Source chaude) :

La source a une température de 23.3° au griffon. Sulfatée, calcique et magnésienne, elle est connue pour ses propriétés sous forme de cure de boisson notamment, car elle exerce une action très favorable sur les affections de l’appareil urinaire et digestif : maladies des reins, du foie, de l’estomac et de l’intestin, diabète, surpoids …

La légende de la Belle Meunière

Les eaux curatives des stations thermales ont souvent une explication légendaire. Capvern n’échappe pas à cette règle. La légende la plus connue qui est associée à Capvern est celle de « la Belle Meunière », d’une fraîcheur incomparable, et la plus belle de la viguerie bien évidemment, appelée Marion, ou Magdalide, et accusée de sorcellerie au début du XIIeme siècle …

Article paru dans La Dépêche du Midi – Nouvelle République des Pyrénées – Mme Hélène DUBARRY, le 26 juillet 2022.

“Quand la légende vient expliquer la réalité, cela donne souvent de fort jolis contes… Il y avait, au début du XIIe siècle, un moulin à Capvern qui tournait fort bien. Deux roues à aubes, une machinerie de cuillers, d’engrenages de bois et de meules de pierre, etc. Le top de la modernité à l’époque. Alors que bon nombre de paysans du secteur tiraient la langue de misère, le meunier, lui, se portait comme un charme et poussait devant lui un ventre rond, symbole de sa prospérité. Du coup, on le jalousait un peu, le meunier. Et on le jalousait d’autant plus qu’il avait une femme superbe. Marion était de ces femmes sur lesquelles le temps ne semble pas avoir d’emprise : alors que les autres se fanaient inexorablement, Marion restait fraîche et belle, comme une jouvencelle. Bien les hommes lui tournaient autour, et tentaient leur chance, surtout quand le meunier s’absentait pour sa partie de cartes hebdomadaire. Mais Marion était fidèle et les envoyait tous promener. Parmi ses soupirants les plus ardents, il y avait le berger Pierrou: un beau brun aux yeux de braise, dragueur impénitent, et qui ne reculait devant rien. Un jour que le meunier faisait sa tournée, il partit à l’assaut de la belle et lui vola un baiser. Furieuse, elle lui flanqua une baffe à lui dévisser la tête. Terriblement vexé, le Pierrou, qui n’avait pas l’habitude qu’on lui résistât, décida de se venger: il monta jusqu’au château de Mauvezin, où se tenait un lit de justice et décrivit Marion comme une envoyée du diable, dotée d’une force maléfique. En clair, une sorcière, une brouche. On ne plaisantait pas avec la sorcellerie en ce temps-là. Trois enquêteurs furent donc dépêchés sur place, pour surveiller la belle. Un soir, à la nuit tombée, alors que son mari était absent, elle sortit, une cruche sous le bras, et s’enfonça dans la forêt. Elle se glissa dans une faille où coulait une source tiède et but trois fois. À sa sortie, les trois sbires patibulaires lui tombèrent dessus: “Sorcière, moi”? Mais pas du tout!” se défendit Marion “Cette source est le secret de ma jeunesse: quiconque en boit reste toujours jeune.”

Et voilà, ce secret, une fois partagé, profita à tous et à toutes !

La source du Bouridé (signifiant la fontaine bouillonnante, nom donné car elle jaillit à gros bouillons et grandes quantités de bulles)

Elle jaillit à une température de 19.2°. Connue pour être douce, limpide et chargée en barégine (la principale matière organique qu’elle contient et aux vertus anti-inflammatoire et cicatrisante), elle peut être prescrite notamment en boisson mais surtout pour les bains à destination de soins des rhumatismes et les affections de la peau.

La légende du Chien Tympanneau et du serviteur Lafleur, d’après une lettre du Docteur Tailhade :

« Tympanneau, excellent chien d’une meute appartenant à un nobliau qui chassait habituellement aux environs de la source du Bouridé, y buvait et s’y baignait chaque jour. Il fut guéri d’une maladie qui n’était sans doute pas due à un excès de nourriture … Il y eut rumeur dans tous les castels du pays. A quelques temps de là, Lafleur, serviteur aussi zélé que fidèle, tomba malade. Peut-être pour les mêmes causes que Tympanneau ? Pourquoi ne pas l’envoyer aux sources salutaires ? Tant fut dit et répété que Lafleur y alla, but, se baigna et revient guéri. Telle est la tradition du pays. »

D’après le Dr Tailhade, « Lettres », Le Bouridé à Capbern.

Particularité de Capvern les Bains, les porteurs d’eau assurent la livraison en eau thermale de la Hount Caoute tous les matins dans la station !

… Pour en savoir plus, suivez-nous pour une visite guidée dédiée à l’histoire de la station thermale !